ONE FOREST YOUTH FORUM

Thème : « La jeunesse face aux enjeux du développement des écosystèmes forestiers et de la biodiversité »

Les jeunes ont toujours été intéressés par l’agriculture et les moyens de subsistance tirés des forêts, même si leur voix n’est toujours pas entendue au sein des structures de gestion des terres, selon des scientifiques et des représentants de la jeunesse à l’image du jeune expert en climat et développement durable, Fabrice NTCHANGO qui affirmait en marge de la 9e Réunion des Parties du Partenariat des Forets pour le bassin du Congo (PFBC) à Libreville, que : « Très peu de programmes de développement des pays africains placent les jeunes au centre, notamment dans le domaine de l’agriculture ou celui de la gestion durable des forêts ».

Dans le même sens, une étude récente sur les comités de gestion des forêts communautaires dans six villages au sud-est du Cameroun a démontré qu’il n’y avait parmi leurs membres qu’une seule personne de moins de 30 ans. Cela contraste fortement avec les opinions exprimées par les jeunes locaux, interrogés lors de l’étude, qui disent tous qu’ils participent à des activités agricoles et forestières, telles que la collecte de bois ou de produits non ligneux pour se nourrir ou générer des revenus.

Aussi, selon un document basé sur cette recherche et publié dans le journal de la FAO Nature & Faune de l’Afrique de l’Ouest, près de 90 % des hommes et femmes interrogés pensent que les jeunes devraient être inclus dans les postes de prises de décision au sein des communautés. En effet, de nombreuses recherches portant sur l’exode rural des jeunes montrent que les jeunes qui restent sont très dépendants des forêts. Pourtant, ils sont -et se sentent- sous-représentés. Et la recherche montre que les jeunes femmes ont encore moins de possibilités pour faire entendre leur voix que les jeunes hommes, alors que l’inclusion des jeunes dans la prise de décision sur la gestion des forêts est cruciale pour planifier des activités durables qui sont essentielles à leurs moyens de subsistance, telle que la culture du cacao et d’autres activités agroforestières.

Parmi les obstacles à une participation plus forte des jeunes aux prises de décisions au niveau local, il y a la bureaucratie, le respect pour le rôle traditionnel de dirigeants des aînés, ainsi que des perceptions et comportements bien ancrés des jeunes eux-mêmes. Beaucoup d’adultes pensent encore qu’ils prennent de meilleures décisions pour les jeunes que les jeunes eux-mêmes.

Une meilleure représentation des jeunes au sein des organes de gestion forestière pourrait permettre d’aborder des enjeux tels que le régime foncier, une préoccupation majeure exprimée très souvent par les jeunes lors des rencontres nationales et internationales.

Aujourd’hui les jeunes réclament la terre afin de mener des activités agricoles et forestières. En effet, en tant que gestionnaire de terres, les jeunes agriculteurs peuvent assurer collectivement la sécurité alimentaire de leur communauté, d’augmenter leur revenu ménager, d’avoir accès à l’éducation et aux soins de santé. Aussi, une meilleure utilisation de la technologie pourrait permettre d’autonomiser les jeunes en milieu rural. En effet, les gouvernants pourraient favoriser les échanges intergénérationnels entre les jeunes et les personnes âgées, ayant une bonne connaissance empirique de la zone, et les jeunes ayant bénéficié d’une éducation scolaire, ayant voyagé et fréquentée d’autres personnes en dehors de la communauté. Dans cette optique l’enjeu le plus important pour les jeunes est le rôle des forêts dans le processus de leur autonomisation et leur insertion socioprofessionnelle.

Par ailleurs, on estime que 17,4 % des gaz à effet de serre (GES) à l’échelle globale proviennent du secteur forestier à travers la déforestation et la dégradation des forêts. En effet, les forêts ont également un potentiel considérable pour séquestrer le carbone, elles peuvent donc générer des crédits carbones, et donc générer d’importants financements en soutien aux initiatives des jeunes engagés dans le développement et la gestion durable des forêts. Ceci peut être réalisé par le boisement, le reboisement, la restauration des forêts, et le changement de pratiques de gestion forestière, ainsi que la substitution des produits forestiers pour les combustibles fossiles ou les produits nécessitant des combustibles fossiles dans leur production.

C’est cette conviction que chacun a un rôle à jouer qui fonde le « One Forest Youth Forum ». Le OFYF constitue un creuset pour rassembler tous les acteurs de la jeunesse en marge du « ONE FOREST SUMMIT » organisé par l’État gabonais et le Gouvernement Français.

ONE FOREST SUMMIT : UNE INITIATIVE CONJOINTE DU GABON ET DE LA FRANCE Lors de la Cop 27 en Égypte, SE. Ali BONGO, Président de la République du Gabon et SE. Emmanuel MACRON ont annoncé l’organisation à Libreville en mars 2023 du « ONE FOREST SUMMIT » consacré aux enjeux forestiers. Ce sommet sera notamment l’occasion d’avancer de manière ambitieuse sur la préservation des forêts tropicales, qui sont au cœur des enjeux de Climat et de Biodiversité. Cette décision a été prise au terme d’un évènement « One Planet » à la COP27 qui a réuni, à l’initiative du président français et en coopération avec les États-Unis et la Chine, des chefs d’États et de gouvernements, des ministres d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, ainsi que des dirigeants d’organisations internationales et de la société civile.